Chienne

maison Saint-Gervais
Genève / du 08 au 11 février 2024

Infos

workshop mise en scène

Festival Mantsina
Brazzaville, Congo / du 28 novembre au 22 décembre

Chienne

2022

« Je dissimulais mes désirs dans des textes de fiction, enfant. Deux soeurs en fugue. Pourchassées par un monstre à deux têtes. Elles s’enfuyaient dans de sombres forêts. S’armaient de branches, de bâtons. Aujourd’hui, je ne cache plus mes désirs. Je voudrais que ce texte décime toute ma famille. »

Chienne
est une immense bataille où chaque verbe est un coup de la narratrice pour tenter de se dépêtrer d’une enfance si violente qu’elle est devenue constitutive. Une comédienne (Shannon Granger) et une musicienne (Simone Aubert) tentent d’avancer sur un fil au-dessus du massacre. Sans pathos, sans fascination, sans compromis. Il s’agit de décimer un père abusif et incestueux, déchirer une mère complice. C’est une opération à coeur ouvert où chaque incision, chaque ablation, chaque coupure, doit être menée avec une méthode sûre, une précision extrême. Le but est de se redéfinir, avec une hache.

Adaptation du livre éponyme de Marie-Pier Lafontaine, Chienne cherche à nous faire vivre une guerre contre l’horreur au quotidien, et physiquement la faire pénétrer nos corps par le biais de celui de la comédienne et de la musique. Texte à la première personne, qualifié d’autofiction par son autrice, il parvient à désigner l’ennemi, à le mettre à distance pour frapper encore plus juste et ainsi, nous donner les armes dont nous avons besoin. Le rôle à jouer n’est pas celui de celle qui a subi et subira toujours les conséquences du sadique, mais celui de celle qui s’extrait à force de mots de l’enfer et devient celle qui hurle « Je suis une chienne et un jour mon père s’en mordra les doigts ».

DISTRIBUTION

Texte

  • Marie-Pier Lafontaine

Conception

  • Simone Aubert
  • Shannon Granger
  • Fabrice Gorgerat

Mise en scène

  • Fabrice Gorgerat

Assistanat à la Mise en scène

  • Mathilde Morel

Jeu

  • Shannon Granger

Musique

  • Simone Aubert

Lumière

  • Justine Bouillet

Costumes

  • Anne-Catherine Kunz

Direction Technique

  • Yoris Van den Houte

Photos

  • Julie Masson

Chargée de diffusion

  • Tamara Bacci

Chargée de communication

  • Pauline Perret

Administration

  • Ivan Pittalis

Production

  • Cie Jours tranquilles/ Fabrice Gorgerat

Coproduction

  • La Grange – UNIL

Soutiens

  • Ville de Lausanne
  • État de Vaud
  • Loterie Romande

Documentation

Chambre avec vieux

2021

Les vieux. On avait tendance à les écouter, leur sagesse éclairait notre futur. Puis le monde s’est cassé et, honteux, ils se sont tus. C’est là que le confinement est arrivé.« Je me suis d’abord senti comme dans un home, déculpabilisé de mon inactivité par une oisiveté forcée. Puis je me suis mis à ressentir ce que serait cette captivité si elle était éternelle et déclinante.» Fabrice Gorgerat aime pister l’humain dans ses recoins les plus secrets. Il descend cette fois dans un gouffre individuel et global : comment persister à jouir en temps de crise ? Ce présent sans futur, les vieux pourraient-ils nous aider à le transcender puisqu’il est inscrit dans leur chair ? À partir du mythe de Tithon, plus beau des hommes à qui les dieux donnèrent l’immortalité mais pas la jeunesse, Chambre avec vieux ouvre des fenêtres vertigineuses sur la décrépitude, l’amour de la vie, l’espoir qui lâche et la beauté.

DISTRIBUTION

Conception et Mise en scène

  • Fabrice Gorgerat

Assistanat

  • Mathilde Aubineau

Jeu

  • Fiamma Camesi
  • Catherine Travelletti
  • Armand Deladoey
  • Victor Poltier
  • Dominique Favre-Bulle
  • Christophe Jaquet

Choristes

  • Margaret Godwin
  • Claude Morier
  • Christian Converset

Assistant

  • Jonas Lambelet (bourse de compagnonnage VD/ Ville de Lausanne)

Assistante Stagiaire

  • Mathilde Morel

Scénographie

  • Stefan Jakiela

Costumes

  • Anne-Catherine Kunz

Son et Musique

  • Aurélien Godderis-Chouzenoux

Composition des choeurs

  • Stéphane Blok

Lumière

  • Luc Gendroz

Direction technique

  • Yoris Van den Houte

Médiation

  • Pauline Castelli

Coordination scientifique

  • Alain Kaufmann, Université de Lausanne

Administration

  • Ivan Pittalis

Documentation

À lire

À voir

Peer ou, nous ne monterons pas Peer Gynt

2020

Peer Gynt dans sa légendaire quête de lui-même questionne la terre, ses ancêtres, la gloire et la foi dans un monde qui semble trop grand pour lui et qui le ramène à la vanité de sa démarche. Que devient l’idée de réalisation de soi à l’aune du réchauffement climatique et de l’idée que nous vivons les dernières années de la société industrielle, dans un univers rétréci et mourant ? Est-il possible d’inventer de nouveaux héros capables de faire émerger une lueur d’espoir non carbonée sans sombrer dans le cynisme ou le déni ?

« Peer ou, nous ne monterons pas Peer Gynt » s’inscrit dans plus d’une décennie d’exploration menée par la cie Jours tranquilles avec des chercheurs du monde académique Notre manière de travailler a évolué car le rapport au monde a changé : il devient de plus en plus évident que ce ne sont plus les propositions poétiques et sensibles qui sont « hors sol » mais les postures comptables les plus rationnelles et les plus technicisées. Ce ne sont plus tant les artistes qui sont « dans la lune », mais les partisans d’un modèle économique et d’une modernité qui vampirisent l’équilibre planétaire et menacent de l’effondrer. La technoscience et l’économie néolibérale font des plans sur la comète (en oubliant la Terre), tandis qu’un ensemble de propositions poétiques et situées tentent de trouver comment « atterrir » pour reprendre contact avec la nature et ce qui nous environne. Cette inversion radicale de l’intelligible et du sensible, du comptable et du concret, bref, de ce qui devient légitime pour fonder le monde , est la matrice de Peer ou, nous ne monterons pas Peer Gynt.

DISTRIBUTION

Mise en scène

  • Fabrice Gorgerat

Dramaturgie

  • Yoann Moreau

Responsable scientifique,
Coordination UNIL/jours tranquilles

  • Alain Kaufmann

Responsable mouvement

  • Tamara Bacci

Lumière

  • Vicky Althaus

Costumes

  • Anna van Brée

Musique

  • Aurélien Godderis Chouzenoux

Décorateurs

  • Mathilde Aubineau et Yoris Van den Houte

Direction Technique

  • Yoris Van den Houte

Captation

  • Marc Olivetta

Jeu

  • Fiamma Camesi
  • Catherine Travelletti
  • Albert Ibokwe Khoza
  • Mathilde Aubineau
  • Mathieu Montanier

Administration

  • Ivan Pittalis

Diffusion

  • Tamara Bacci

Documentation

À lire

À voir

NOUS/1

2019

Le 12 juin 2016, le massacre d’Orlando, premier assassinat homophobe de masse m’a déchiré. Et pas là où on aurait cru. Les tueries s’accumulant aux tueries et attentats, revendiquées par des fanatiques de tout bord, le réflexe d’auto protection opère, un attentat commence à en valoir un autre. J’ai pleuré pour Charlie, j’ai pleuré pour le Bataclan mais je ne veux plus. Aussi quand certaines chaînes de télévision américaines, très vite relayées par leurs collègues mondiales ont – de manière complètement erronée – laisser entendre que la motivation du tueur serait son homosexualité refoulée, j’ai sauté dans la brèche. J’ai eu besoin de sauter dans cette brèche. Il y avait une explication, un moyen de donner du sens. Ce n’était pas une abomination de plus mais le fait d’un pauvre type incapable d’assumer son homosexualité. J’ai fait urgemment mienne cette explication. Elle m’arrangeait. N’importe quoi plutôt que l’absurde, une explication à tout prix, une raison.

Expliquer l’horreur pour y survivre, à n’importe quel prix. J’ai préféré m’accrocher à cette version simplificatrice parce qu’il m’était impossible d’assimiler une abjection de plus, j’ai préféré « penser faux ».

Aussi se pose la question de notre posture face à un monde de plus en plus insaisissable où une angoisse diffuse imprègne nos jours. Que faire, sommes-nous condamnés à subir cette angoisse ou à nous fourvoyer dans des explications données clés en main ?

Fabrice Gorgerat

DISTRIBUTION

Mise en scène

  • Fabrice Gorgerat

Dramaturgie

  • Yoann Moreau

Responsable scientifique Coordination UNIL/
jours tranquilles

  • Alain Kaufmann

Chorégraphie

  • Tamara Bacci

Lumière

  • Arié Van Egmond

Costumes

  • Anna van Brée

Musique

  • Aurélien Chouzenoux

Direction Technique

  • Yoris Van den Houte

Photos

  • Julie Masson

Administration

  • Ivan Pittalis

Jeu

  • Fiamma Camesi
  • Ben Fury
  • Albert Ibokwe Khoza
  • Cédric Leproust

L’ART ET LA SCIENCE, UN APPEL EN CATASTROPHE

2018

Pour ses voeux 2018, l’IHEST a proposé, au théâtre de la Reine Blanche, une pièce de théâtre imaginée par Yoann Moreau, Fabrice Gorgerat et Fiamma Camesi

« Nous n’avons jamais été modernes écrivait Bruno Latour il y a 25 ans. Nous n’avons jamais été ces individus rationnels dénués de poésie, de mélancolie, d’angoisse, de folie… ». C’est par ces mots que Yoann Moreau ouvre le spectacle proposé le 18 janvier 2018 par l’IHEST à l’occasion de sa cérémonie de voeux. Pour commencer l’année de façon originale, inventive et festive, tout en plongeant le spectateur au coeur des relations science-société et singulièrement au coeur du thème fil rouge du cycle national 2017–2018, L’inconnu et l’incertain, comment les distinguer et faire avec, l’anthropologue Yoann Moreau et le metteur en scène Fabrice Gorgerat ont choisi de créer, à la demande de l’IHEST, un spectacle incluant trois scènes de pièces récentes de la compagnie Jours tranquilles consacrées aux risques, aux catastrophes technologiques et à la façon dont elles sont perçus par le public : le nucléaire, l’obésité et le changement climatique (Médée/Fukushima ; Manger seul ; Blanche/Katrina). Et pour héberger ce spectacle, qui a quelque peu déstabilisé certains spectateurs, mais nourri la réflexion de tous, comme il se doit à l’IHEST, il fallait un écrin particulier. Il a été fourni par la rencontre avec le théâtre de La Reine blanche, scène des arts et des sciences, un théâtre où les sièges et le rideau de scènes n’ont pas peur d’être de velours rouge. Un petit théâtre qui place le sectateur au coeur du spectacle vivant. Un théâtre dirigé avec entrain par Elisabeth Bouchaud, qui partage sa vie entre deux passions, la physique qu’elle exerce comme membre du Commissariat à l’énergie atomique et enseignante à l’École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris et le théâtre où elle fait aussi entrer la science. Le risque, les catastrophes sont donc au centre de ces quarante cinq minutes de réflexions durant lesquelles se croisent le regard de l’anthropologue qui les étudient et les gestes, les postures, les mots de l’actrice Fiamma Camesi. Cette dernière donne formidablement corps aux questionnements sur les risques que côtoient les Hommes, sur les catastrophes que subissent les sociétés. Réflexions sur les catastrophes et sur le parcours du chercheur, le spectacle donne aussi à voir, et à penser, sa rencontre avec l’acteur et l’image qu’il lui renvoie en interprétant ses propos, en métaphorisant l’impact des catastrophes.

DISTRIBUTION

Conception

  • Fabrice Gorgerat
  • Yoann Moreau
  • Fiamma Camesi

Documentation

Bachowsky

2017

Bach me fait un bien fou, Bukowski aussi. Le premier n’est qu’aspiration au divin, l’autre se vautre dans un quotidien dont on ne peut rien attendre mais dont il extirpe une poésie crue, directe. Tous les deux m’apaisent, m’insufflent de la vie, me donnent de la force alors que tout les oppose. Aussi je me demande s’il n’y aurait pas moyen d’opérer une fusion, de créer Mr. BachOwsky, un Frankenstein de l’art, un hybride avec qui finir ma vie, qui deviendrait mon meilleur ami, mon double et me permettrait de mieux dormir. La compagnie va s’atteler à créer en direct ce nouveau monstre. Puis nous partirons avec lui en camping, ferons les courses, irons au fitness et lirons la bible. Nous userons sa peau à la frotter au réel, pour voir jusqu’où il survivra. Je rêve que BachOwsky nous donne envie de forniquer dans les abattoirs, de nous aimer entre deux carcasses. Pièce intime et poétique, BachOwsky devra nous laisser vivre le gouffre que serait une vie sans art et nous donner envie de créer et créer encore.

DISTRIBUTION

Mise en scène

  • Fabrice Gorgerat

Dramaturgie

  • Yoann Moreau

Scénographie

  • Estelle Rullier

Son

  • Aurélien Chouzenoux

Musique

  • George van Dam

éclairage

  • Laurent Vergnaud

Direction technique

  • Yoris Van den Houte

Administration

  • Ivan Pittalis

Diffusion

  • Tamara Bacci

Costumes

  • Anna Van Brée

Communication et production

  • Bénédicte Brunet

Jeu

  • Tamara Bacci
  • Catherine Travelletti
  • Julien Faure

Blanche / Katrina

2016

Du personnage de Blanche, dernier avatar d’un romantisme décati dans un Tramway nommé désir, à Katrina, ouragan dévastateur qui pulvérisa la Nouvelle Orléans en 2005, il y a une cinquantaine d’années. Nous sommes persuadés que l’héroïne de Tennessee Williams est à l’origine de l’effet domino qui aboutira à la destruction de la ville. D’un micro événement domestique à un phénomène global, il y a une histoire à imaginer, une tentative de mise en récit de la catastrophe. L’enjeu sera d’ériger Blanche en mythe fondateur d’un événement qui nous dépasse, d’une nature et d’un climat qui se dérèglent, et d’en extirper la possible poésie. En effet, les catastrophes laissent aujourd’hui encore l’humain dans une position tragique similaire à celle qu’éprouvaient les hommes de l’antiquité. Ces aléas ne sont certes plus attribués à la fureur des dieux mais ils contiennent toujours une violence et une part d’irrationnel qui renvoient l’homme à des interrogations ontologiques. Nous pensons que le lieu du théâtre est à même de renouveler ces interrogations, de leur donner forme et de les transcender. Il est urgent de transformer nos terreurs en œuvres d’art pour avoir un semblant de prise sur elles.

DISTRIBUTION

Mise en scène

  • Fabrice Gorgerat

Coordinateur scientifique

  • Alain Kaufmann (UNIL)

Jeu

  • Julien Faure
  • Cédric Leproust

Performance et Scénographie

  • Estelle Rullier

Responsable scientifique / dramaturge

  • Yoann Moreau

Costumes

  • Karine Vintache

Musique

  • Aurélien Chouzenoux

Vidéo

  • Marc Olivetta

Direction Technique

  • Yoris Van den Houte

Diffusion

  • Tamara Bacci

Documentation

Manger seul

2014

Après Médée/Fukushima, Fabrice Gorgerat et sa Compagnie Jours tranquilles s’emparent d’une nouvelle catastrophe, plus sournoise, plus répandue aussi. L’obésité gagne mondialement du terrain, l’Organisation Mondiale de la Santé parle d’ une épidémie globale très contagieuse. La prolifération des personnes en surcharge pondérale entraînerait une double catastrophe, à la fois économique et sociale.

L’hypothèse de base du travail, puisée dans les recherches des scientifiques associés à la création, est que l’épidémie se développe parce que l’humain n’est plus commensal*, il ne mange plus à la même table que les autres. Le manger souffre de l’individualisme, du moi, moi-même, je et des nouveaux schémas socio-familiaux.

Sur scène, une proposition poétique pour vérifier (ou non) que je suis ce que je mange, à l’heure où nos sociétés fabriquent du surpoids, où nos poulets, nos poissons, nos carottes et nos vaches sont devenus obèses.

Manger seul
est le deuxième volet d’un triptyque sur les catastrophes, en collaboration avec des chercheurs du monde académique.

* du latin cum « avec » et mensa « table »

La phase de recherche du projet a été menée en collaboration avec la mission recherche et développement de la Manufacture-HETSR.

DISTRIBUTION

Mise en scène

  • Fabrice Gorgerat

Assistanat

  • Anabel Labrador

Responsable scientifique / Dramaturgie

  • Yoann Moreau

Scénographie

  • Estelle Rullier

Eclairagiste

  • Patrick Riou

Costumes

  • Karine Vintache

Musique/tissu sonore

  • Aurélien Chouzenoux

Direction Technique

  • Yoris Van den Houte

Stagiaire

  • Isis Fahmy

Administration

  • Ivan Pittalis

Jeu

  • Fiamma Camesi
  • Marion Duval
  • Marco Berrettini
  • Cédric Leproust

Documentation

Médée/Fukushima

2013

Quelques jours plus tard, plus de cent mille individus ont pris le chemin de l’exode sans signes manifestes du danger qu’ils fuyaient…

L’accident nucléaire de Fukushima pose de manière décisive la question de la mise en récit d’un phénomène invisible, intraçable et durable. Le récit tragique peut-il éclairer une catastrophe latente et rendre compte de ce qui se joue en deçà de ce que nous sentons ? La terreur sourde qu’engendre la radioactivité permet-elle de renouveler la lecture de Médée, prêtresse du  Soleil et magicienne, force primitive et non maîtrisable par essence ? Le parcours qui mène de la crainte instinctive, presque animale, à une pièce de théâtre constitue un des matériaux narratifs de ce road movie atomique et spectraculaire.

Entre pulsions archaïques et cartésianisme dévastateur, c’est le spectacle de notre rapport aux forces invisibles qui se dessine ici. Un voyage engagé aux confins de l’humain dans ce qu’il a de plus insensé et magnifique, dans ce qui le définit avant tout : la catastrophe.

DISTRIBUTION

Mise en scène

  • Fabrice Gorgerat

Assistanat

  • Anabel Labrador

Jeu

  • Fiamma Camesi
  • Malika Khatir

Ethno-dramaturgie

  • Yoann Moreau

Costumes

  • Karine Vintache

Musique/tissu sonore

  • Aurélien Chouzenoux

Performance, scénographie
et photos

  • Estelle Rullier

Documentation

à lire

Emma

2011

La nouvelle création de la compagnie Jours tranquilles s’empare de la figure d’Emma Bovary de Gustave Flaubert pour nous restituer une héroïne contemporaine. Sans raconter une fois de plus son histoire, le projet interroge et réinvente le personnage sous forme de road movie troublant, mêlant la violence d’un vide existentiel à l’univers poétique d’un bonheur illusoire.

Pour construire son spectacle, Fabrice Gorgerat a d’abord choisi de plonger toute la compagnie en pays broyard, terre de ses origines, à la recherche d’Emma. Après cette immersion, chaque membre a dû questionner sa propre idée de province et réexploiter, sur le plateau, la somme des sensations collectées, réécrivant « sa » Bovary. Qui peut-elle être ? Qu’y a-t-il d’elle en nous ? Les trois comédiennes répondent à ces questions et la font émerger dans une proposition kaléidoscopique de sa vie réinventée.

Fidèle à sa démarche, dans une forme non linéaire, la compagnie exploite l’équilibre fragile entre le rejet et l’empathie pour faire émerger une Emma aussi lyrique que vulgaire, aussi sublime que ridicule dans la poursuite de ses rêves et de ses fantasmes.
La nouvelle création de la compagnie Jours tranquilles s’empare de la figure d’Emma Bovary de Gustave Flaubert pour nous restituer une héroïne contemporaine. Sans raconter une fois de plus son histoire, le projet interroge et réinvente le personnage sous forme de road movie troublant, mêlant la violence d’un vide existentiel à l’univers poétique d’un bonheur illusoire.

DISTRIBUTION

Mise en scène

  • Fabrice Gorgerat

Scénographie et photos

  • Estelle Rullier

Costumes

  • Anna Van Bree

Musique

  • Aurélien Chouzenoux

éclairage

  • Fabrice Gorgerat

Régie générale

  • Denis Faure

Ethno-dramaturge

  • Yoann Moreau

Jeu

  • Fiamma Camesi
  • Anabel Labrador
  • Dominique Godderis

Documentation

À lire

À Voir

Poiscaille Paradis

2010

Poiscaille Paradis (cel. 827 63 53) met en scène une famille étrange, dans une poissonnerie débridée, qui fait résonner les mots et les corps comme autant de traces d’une vie souterraine inquiétante. Qu’est-ce qui rassemble cette famille ?

Quel est le sens des gesticulations des personnages ? Un terrible secret semble fonder un équilibre fragile. Rencontre inédite entre Fabrice Gorgerat et l’écrivain congolais Dieudonné Niangouna.

Poiscaille Paradis est né du Chantier Panafricain d’Ecriture des Femmes. C’est aussi la rencontre plus vaste entre des comédiens issus de la compagnie Jours tranquilles et de l’Afrique de l’Ouest.

Le spectacle a été créé à Niamey (Niger) le 1er mai 2010 et a tourné en Afrique de l’Ouest jusqu’au 15 mai (Bénin, Togo, Côte d’Ivoire, Burkina Faso).

En Suisse, le spectacle a été présenté à Zürich (Zurcher Theater Spektakel), Genève (théâtre St Gervais) et Lausanne (Arsenic-Centre d’Art Scénique Contemporain).

DISTRIBUTION

Texte d'après

  • Dieudonné Niangouna (Congo Brazzaville)

Mise en scène

  • Fabrice Gorgerat

Vidéo

  • Nicole Seiler

Scénographie

  • Joris Van den Houte (Belgique)

Costumes

  • Karine Vintache

Musique

  • Aurélien Chouzenoux

création lumière

  • Daniel Demont (Suisse) assisté de Patricia Zébato (Côte d’Ivoire)

Producteur-coordonnateur Afrique

  • Ablas Ouedraogo

Jeu

  • Aicha Kamara (Côte d’Ivoire)
  • Aminata Abdoulayé Koita (Niger)
  • Ludovic Barth (Belgique)
  • Julie Rahir (Suisse)
  • Anabel Labrador (Espagne)
  • Ildevert Méda (Burkina Faso)

Documentation

Notre-Dame-Des-Hirondelles

2009

D’APRES MARGUERITE YOURCENAR

Un moine vient en Grèce sur la foi d’un songe pour y livrer une lutte sans merci contre les fées. Elles vont alors se réfugier dans une grotte devant laquelle le moine construit une chapelle pour les retenir prisonnières. In extremis, arrive Marie, personnage à la frontière des mythologies grecques et bibliques. Elle transforme les fées en hirondelles leur donnant ainsi une seconde vie. Chaque hiver, elles reviendront nicher dans la grotte sous la protection bienveillante du moine.

Nicole Seiler et Fabrice Gorgerat, dont les compagnies respectives ont déjà derrière elles un parcours original et prestigieux, ont uni leurs talents pour créer leur premier spectacle jeune public.

Ils ont en commun une démarche qui mêle et entrechoque théâtre, danse, vidéo et musique créant sens et sensations.

DISTRIBUTION

Mise en scène

  • Nicole Seiler
  • Fabrice Gorgerat

Vidéo

  • Nicole Seiler

Scénographie

  • Estelle Rullier

Costumes

  • Karine Vintache

Musique

  • Laure Milena

éclairage

  • Daniel Demont

Assistanat et régie lumières

  • Stéphanie Rochat

Jeu

  • Anne Maud Meyer
  • Julie-Kazuko Rahir
  • Gianfranco Poddighe

Documentation

À voir

Au Matin

2008

Ce spectacle a comme point de départ une phrase tirée du poème Mauvais sang de Rimbaud: « Au matin j’avais le regard si perdu et la contenance si morte que ceux que j’ai rencontrés ne m’ont peut-être pas vu. » Qui au lendemain d’une prise de conscience ou d’un choc violent n’a jamais ressenti ce sentiment d’irréalité ?

Au matin est l’histoire d’une reconstruction, d’un combat pour combler puis transcender cette sensation de vide. Comment trouver en nous-mêmes et comment arracher à notre quotidien matière à provoquer des événements qui feraient résonner la phrase de Rimbaud de manière positive, qui transformeraient celle-ci en un formidable espoir ?

Fabrice Gorgerat construit, dans une écriture scénique où fusionnent éléments théâtraux, chorégraphiques et musicaux, un univers habité par des personnages se débattant pour soutirer à leur vie une aventure ambiguë et poétique leur redonnant sens.

Est-ce que quand je te tiens la main dans la rue et que je pense au corps d’une autre fille, ta main est encore vraiment une main ? Est-ce qu’à ce moment-là on peut encore appeler ta main une main ? Est-ce qu’on s’est déjà vraiment posé la question de savoir si à ce moment-là ta main est une main ?

DISTRIBUTION

Mise en scène

  • Fabrice Gorgerat

Scénographie

  • Estelle Rullier

Costumes

  • Karine Vintache

Musique

  • Aurélien Chouzenoux

éclairage

  • Catherine Brevers

Jeu

  • Anne Maud Meyer
  • Anabel Labrador
  • Gianfranco Poddighe

Documentation

Au Matin

Protestant

2006

Fabrice Gorgerat passe le protestantisme au crible des corps. Ou comment faire du théâtre autour d’un sujet qui refuse toute représentation. Culpabilité, rétention, déni, prédestination sont quelques-unes des notions évoquées dans cette création qui mélange l’onirisme à un théâtre brut. De la genèse à « l’enfer climatisé » comme substitut à un monde perdu, Fabrice Gorgerat propose un examen imagé de l’esprit protestant, personnel et poétique.

De Rousseau à Zorn en passant par Weber et Hesse, la littérature sur le protestantisme est abondante. D’aucuns traitent de son impact sur l’évolution des sociétés capitalistes, d’autres de sa puissance destructrice lorsqu’il devient métastase. Les champs d’investigations et les sources sont innombrables. Cependant , c’est de mon rapport personnel au protestantisme dont il va s’agir. J’ai aujourd’hui plus que jamais l’impression que mon rapport au théâtre, aux femmes, à ma famille et que sais-je, est imprégné d’une couche de protestantisme tel qu’il m’est parfois difficile de respirer. J’aurais tendance à voir dans le protestantisme la base de toutes mes névroses et, peut- être, de mon travail.

Il ne sera pas question de traiter d’une pratique religieuse mais bien d’un contexte socio-culturel écrasant. Evidemment le catholicisme, et de manière générale toutes les confessions, ont également un impact violent et fondateur sur les structures sociales et mentales des habitants et pays où elles ont émergé. Elles sont également à la base d’une collection de comportements et névroses gigantesques. Mais voilà, je suis d’ici où il y a bien les brandons mais pas de carnavals.

Il ne sera pas question non plus de faire une analyse historique, d’en repasser par Luther et Calvin, mais de se baser sur les stigmates les plus évidents : nous sommes uniques et seuls responsables de nos destins devant Dieu et les hommes, nous sommes coupables autant de ce que l’on est que de ce qu’on n’est pas. Alors on est prudent, méfiant, on se toise, on se touche du bout des doigts et on vaque à nos affaires. On s’empêtre dans une tendresse que l’on ne sait comment donner, on se ronge et parfois on en meurt en pensant ne pas être à la hauteur de nous-mêmes. Ceci est certainement réducteur mais certains jours, la force nous manque pour voir un ailleurs. C’est peut-être cet ailleurs que nous allons chercher. Je n’ai pas envie d’un spectacle sombre.

On oublie parfois ce dont nous sommes fait et ce qui fait notre spécificité. L’idée serait de nous tendre un miroir, de questionner ce qui nous est commun avec tendresse et humour. De revenir à nous même plutôt que d’essayer de transmettre de gros enjeux de société. Nous aimerions être au plus proche de nos malaises pour essayer de les redonner au mieux.

DISTRIBUTION

Mise en scène

  • Fabrice Gorgerat

Scénographie et photos

  • Estelle Rullier

Costumes

  • Karine Vintache

Musique

  • Aurélien Chouzenoux
  • Stéphane Blok

éclairage

  • Catherine Brevers

Jeu

  • Ludovic Barth
  • Stéphane Blok
  • Mathylde Démarez
  • Karin Vyncke
  • Marie Madeleine Pasquier

Documentation

To be or to be

2005

“Lucrèce, femme de Tarquin Collatin, parent de Tarquin le Superbe, morte en 510 avant J.-C., est illustre par sa mort tragique qui était réputée avoir entraîné la chute de la royauté romaine. Pendant le siège d’Ardée, les princes de la famille royale voulurent savoir comment se comportaient leurs femmes en leur absence.

Ils montent à cheval, arrivent de nuit à Rome et trouvent leurs épouses passant joyeusement le temps. Seule, Lucrèce était occupée à filer la laine avec ses femmes. Sa beauté fit impression sur Sextus Tarquin. Quelques jours après, il revint à Rome, s’introduisit chez Lucrèce, lui demanda l’hospitalité, et la nuit, pénétrant dans son appartement, menaça de la tuer si elle lui résistait et de répandre le bruit qu’il l’avait tuée parce qu’elle trahissait son mari ; Lucrèce céda ; mais, faisant le lendemain venir son père et son mari, elle leur raconta l’outrage qu’elle avait subi, et se tua d’un coup de poignard sous leurs yeux. Aussitôt, Junius Brutus, secouant ce poignard ensanglanté, appelle le peuple à la révolte, et la déchéance des Tarquin est proclamée.”

« Nouveau Larousse Illustré »

Le viol de Lucrèce est un des premiers textes de Shakespeare. C’est un long poème narratif d’une septantaine de pages, où dialogues, monologues et descriptions se succèdent en 265 tableaux.

Shakespeare donne à son texte une dimension tragique en nous présentant un Tarquin au prise avec quelque chose de plus grand, de plus fort que lui. Son désir balaye tout sur son passage. Conscient que son acte va amener sa propre perte, il déploie toute la mauvaise foi possible, il trouve tous les arguments graveleux permettant de justifier son acte à ses propres yeux. Son chemin jusqu’à la chambre de Lucrèce, puis le corps de Lucrèce, puis les paroles de Lucrèce deviennent un chemin de croix sur lequel il abandonne toute raison.

Une fois son forfait commis, nous restons avec l’impression que pour lui, rien n’aura jamais plus une telle intensité, qu’il peut mourir. Shakespeare dira : « il faut que par lui-même il s’immole lui-même. »

Lucrèce, elle, fait le chemin inverse. Touchée dans son corps, elle fait un chemin de raison dont la seule issue est sa propre mort, un suicide froid devant déboucher de façon cartésienne sur la chute de Tarquin et l’honneur retrouvé de sa famille. Nous touchons là à un thème qui nous est cher : l’impossible conciliation entre la raison et l’organique. Et c’est cet axe qui est développé. Les aspirations et doutes de Tarquin deviennent celles du public, il faut qu’il soit en empathie avec lui dans tout ce qu’il possède de violent et d’organique jusqu’à ce que son esprit ne le tolère plus. Trouver ce moment de rupture où le public se dit : « je ne veux pas être celui qui ressent/désire cela ». Puis, à l’inverse, le même travail avec Lucrèce. D’une posture compatissante au départ, le public arrive au moment de l’incompréhension. A partir de quand le raisonnement de Lucrèce n’est plus cautionnable ? A partir de quand sommes nous obligés de nous arracher à l’empathie suscitée par tous ses malheurs pour ne pas se suicider avec elle ? « Le viol de Lucrèce » tel que nous le rêvons doit faire émerger viscéralement ces questions.

C’est à ce moment là qu’il a une véritable mise en danger des comédiens et du public, c’est à ce moment là qu’il y a théâtre. D’autre part, ce texte s’inscrit en continuité formelle avec le travail fait dans « du talent pour le bonheur » et « Judith ». Partir d’un poème narratif n’est pas un hasard puisque cela nous laisse la possibilité de recourir à tous les matériaux scéniques à notre disposition (langage, musique, scénographie, travail de mouvement…) pour faire sentir autant que pour dire ce qui est nécessaire. Ce texte nous permet de poursuivre notre recherche tout en faisant « un pont » avec nos travaux précédents puisqu’il concilie éléments poétiques et éléments discursifs avec pour fond un thème qui nous a toujours accompagné : le moment de rupture entre la raison et l’organique.

DISTRIBUTION

Mise en scène

  • Fabrice Gorgerat

Scénographie et photos

  • Estelle Rullier

Costumes

  • Anna Van Brée

Musique

  • Aurélien Chouzenoux
  • Stéphane Blok

éclairage

  • Daniel Demont

Jeu

  • Ludovic Barth
  • Stéphane Blok
  • Mathylde Démarez
  • Anne-Maud Meyer

Documentation

À lire

Judith

2004

Judith héroïne juive, dont l’histoire est racontée dans le livre de l’Ancien Testament qui porte son nom. En voici la substance. La ville de Béthulie, assiégée par l’armée d’Holopherne, général de Nabuchodonosor, roi de Ninive, allait succomber. Une veuve, nommée Judith, résolut, par l’inspiration de Dieu, de sauver son peuple. Elle quitte la ville avec une seule de ses servantes, et se rend au camp des assyriens. Introduite auprès d’Holopherne, elle le captive par sa beauté, accepte de s’asseoir à sa table et, quand elle le voit accablé par l’ivresse, elle lui tranche la tête et rentre à Bethulie pendant la nuit. Le lendemain les juifs suspendent à leurs murs la tête sanglante d’Holopherne et les Assyriens, terrifiés, lèvent le siège après avoir éprouvé une sanglante défaite.

DISTRIBUTION

Mise en scène

  • Fabrice Gorgerat

Scénographie et photos

  • Estelle Rullier

Costumes

  • Anna Van Brée

Musique

  • Aurélien Chouzenoux
  • Stéphane Blok

éclairage

  • Fabrice Gorgerat

Jeu

  • Ludovic Barth
  • Stéphane Blok
  • Mathylde Démarez
  • Anne-Maud Meyer

Documentation

À lire

Du talent pour le bonheur

2002

‍Une longue didascalie, un matériau pour expériences scéniques à l’usage de comédiens, scénographe, éclairagiste, costumière,… C’est le point de départ imaginé par Fabrice Gorgerat et sa compagnie.

Du talent pour le bonheur raconte une journée où tout échappe aux protagonistes: leur présent les dépasse, tout va beaucoup trop vite, est trop grand et ils n’y trouvent pas leur place. Dans leur passé, les souvenirs les plus intimes sont indissociables d’images qui renvoient toujours à quelque chose de plus beau et de plus parfait que la réalité. Leurs seuls instants de bonheur sont soit les minutes de rêverie arrachées aux images, soit les instants où la bête en eux reprend le dessus…

La Cie Jours Tranquilles propose une forme de théâtre qui parle au corps du spectateur autant qu’à son cerveau, pour que le plateau devienne le miroir de tout ce que nous ne pouvons, que nous n’osons pas nommer en nous-mêmes.

DISTRIBUTION

Mise en scène

  • Fabrice Gorgerat

Mouvement

  • Karin Vyncke

Scénographie

  • Karin Vyncke

Costumes

  • Claire Gatineau

Musique

  • Aurélien Chouzenoux

éclairage

  • Arié van Egmond

Jeu

  • Mélanie Rullier
  • Liliane Hodel
  • Maria Perez
  • Ludovic Barth
  • Angelo Dello Spedale Catalano
  • Stéphane Blok

Documentation

À lire

Dramaturgie

« Liquid Families » et « Shiver »
Arsenic / 2014 et 2022
Collaboration dramaturgique

Chorégraphie
Nicole Seiler
« Alice revisited »
D’après Lewis Caroll
Théâtre de Vidy / du 6 au 14 septembre 2019

Mise en scène
Catherine Travelletti/Cie Catatac
« La Voie de l'Impératrice »
Théâtre Nuithonie / du 28 septembre au 4 octobre 2023

« La Paranoïa »
Théâtre Nuithonie / du 19 au 28 septembre 2019

Mise en scène
Joséphine de Weck/Opus 89

Mise en scène

« Voiture américaine »
Le Poche GVE / du 08 au 28 janvier 2018

Texte
Catherine Léger

Mise en scène
Fabrice Gorgerat
« Sull’ultimo movimento »
ADC / du 27 Septembre au 8 octobre 2017

Interprète et Concept
Tamara Bacci

Mise en scène et dramaturgie
Fabrice Gorgerat
« DUO »
POCHE/GE / du 16 au 29 Novembre 2015

Texte
Julie Rosselo

Mise en scène
Fabrice Gorgerat

Pédagogie

Intervenant régulier à La Manufacture – hetsr et aux Teintureries – école supérieure de théâtre

Autres

Artiste invité de la saison 22–23 au sein de l’association « la marmite » réalisation d’une performance collective.
Lauréat du prix de la fondation Liechti pour les Arts 2019
La Cie Jours tranquilles a été fondée en 1994 par Fabrice Gorgerat à Lausanne. Il s’entoure de collaborateurs réguliers et ses créations sont résolument transdisciplinaires, puisant leurs forces dans un rapport au réel engagé.
« Metteur en scène Lausannois, son travail cherche un équilibre périlleux entre théâtre et performance – peu de texte, présence massive des corps et des matières, ciselage du son – mais consacre toujours un soin particulier à la composition esthétique de ses spectacles. Ces deux dernières créations Nous /1 et Nous ne monterons pas Peer Gynt démontrent que l’exercice trouve sur scène une résolution : l’alchimie prend aux tripes et pénètre chaque pore du spectateur, happé par la (dé)construction dramaturgique sensible et percutante. Ce sont des traversées ontologiques contemporaines qui laissent le temps libre aux divagations et à l’imagination du public. »

Marie Sorbier, « Théâtre(s) », 2020
« L’eau, l’encre, le sang, la poussière, des grains de riz, des clous, du lait, des cheveux, du verre brisé, de la terre… Fabrice Gorgerat aime la matière. Et les personnages féminins.  Dans ses spectacles, qui sont autant d’immersions sensorielles, le metteur en scène lausannois confie souvent aux figures féminines le soin de réveiller ses fantômes. Car Fabrice Gorgerat  est un fou de l’inconscient, cette part enfouie qui raconte l’être humain dans ce qui échappe, résiste, dérape et surprend. Qu’il se penche sur les conséquences d’une catastrophe nucléaire (Médée-Fukushima), le rapport père-fille (Poiscaille Paradis), le spleen provincial (Emma), le rituel du lever (Au matin) ou l’obésité (Manger seul), l’artiste aime voir au-delà du miroir, dans cette zone grise où s’agitent les non-dits, entre élans et tourments.

Son théâtre n’est pas un théâtre de boudoir ou d’alcôve pour autant. Fabrice Gorgerat ne plébiscite pas forcément la vitesse, ses tableaux peuvent se développer à un rythme très lent, comme si le temps arrêté permettait  d’aller au cœur des sensations. Mais le metteur en scène ose l’excès, l’outrance, pour dire à plein l’outrage vécu par ses personnages. Emma à Payerne, double romand d’Emma Bovary, crève de solitude et d’ennui ? Les trois comédiennes qui restituent cette errance intérieure vomissent de l’encre noire après avoir ingurgité des litres de lait. Les spectres de Fukushima enragent de ne pouvoir montrer au grand jour la balafre nucléaire, cette catastrophe qui lamine sans bruit, ni odeur ? Les trois comédiennes, témoins de cette horreur, se hérissent de piques, crachent des clous, se scotchent les seins, s’arrachent les cheveux ou soufflent de la poussière sur une ville-cimetière. Formé à l’INSAS (Institut national supérieur des arts du spectacle), à Bruxelles, Fabrice Gorgerat utilise la scène comme un autel de la beauté furieuse, débordant de liquides organiques et d’éléments vivants. Les pièces de l’artiste lausannois sont des parcours où le travail sonore d’Aurélien Chouzenoux et les images d’Estelle Rullier tracent une direction, indiquent une intention. Peu, voire pas de texte, dans le travail de Gorgerat, ces dernières années. Comme si, pour lui, les mots étaient essorés, vidés de leur intensité, à force d’être utilisés. Ou alors, il faut que les mots soient dits en majesté. Comme cette conférence inaugurale dans Médée-Fukushima où Yoann Moreau, dramaturge associé, dresse le portrait de l’accident nucléaire, qui n’est pas la fin de quelque chose, mais le début lancinant d’une nouvelle et néfaste ère.

Fabrice Gorgerat aime la matière. Et les personnages féminins. Incarnés par des comédiennes impliquées qui proposent, osent, alimentent la flamme sans trembler devant l’excès programmé. L’eau, l’encre, le sang, la poussière…  Le théâtre de Gorgerat est une danse au profit du sens où l’humain est pisté dans ses recoins les plus secrets. »

Marie-Pierre Genecand / « Arsenic/Album03 » / 2014
La Cie est au bénéfice d'un contrat de confiance de la Ville de Lausanne ainsi que de l'Etat de Vaud. Elle est également soutenue ponctuellement par la Loterie Romande.
Compagnie Jours tranquilles
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